ACTIVITES


L’AGRICULTURE
 
Le Nord Cameroun, présente une certaine homogénéité du point de vue de la géographie humaine. Milieu de transition entre Sahel et Afrique forestière, il constitue un espace enclavé, encore peu urbanisé, au peuplement relativement dense mais très contrasté, où le développement de la culture cotonnière depuis la période coloniale a fortement marqué les systèmes agricoles (Mianze et Follin 1997). Cet espace est affecté par des changements rapides. La croissance démographique encourage l’intensification des cultures et l’association agriculture-élevage, tout en alimentant des fronts pionniers agricoles des zones pleines vers les aires peu denses (Boli, 1997). Les crises cotonnières et l’urbanisation régionale ont encouragés la diversification agricole, marquée par l’essor du vivrier marchand et l’intégration de l’élevage aux marchés (Consultants, 1995). Les perspectives d’évolution de ces deux secteurs alimentent cependant bien des incertitudes. Devant la chute des cours mondiaux du coton, l’émergence de nouvelles pathologies bovines, et les baisses de rendements céréalières, l’avenir des secteurs cotonniers, céréaliers et l’élevage est incertain !! On note alors une émergence des exploitations maraîchères dans cette partie du continent. Introduit dans la zone souda no-sahélienne par les missionnaires catholiques et protestants, le maraîchage se présente aujourd’hui comme une partie intégrante des systèmes de culture du Nord-Cameroun et est pratiqué essentiellement en saison sèche, partout où les réserves en eau sont disponibles, et il apporte des revenus monétaires non négligeables en période de soudure (saison sèche) aux paysans. La prééminence des risques et l’incertitude dans le quotidien des exploitations, céréaliers, cotonniers et d’élevage, ajouté aux perspectives prochaines de l’exploitation du périmètre urbain pour une intensification du maraîchage décidé par les pouvoirs publiques et notamment la communauté urbaine, a amplifiée les dynamiques d’exploitation maraîchères, spatiales déjà observées il y a quelques années dans cette zone.

L’élevage du nord

  Il est seulement question ici, parmi les faits sociaux, de ceux qui se rapportent à l’élevage au sens le plus strict du mot, c’est-à-dire à l’organisation de l’entretien du bétail ; non de ceux qui concernent l’utilisation ou l’échange des produits de l’élevage. Rappelons d’abord, pour mémoire, que l’existence actuelle de l’élevage et son importance relative, l’effectif du cheptel et sa composition par espèces, font partie de l’ensemble du fait ethnique .et que ces habitudes peuvent évoluer .Les différents espèces qu’on rencontre dans le septentrion sont :les chèvres ;les moutons, les bœufs, Ces faits sont d’une importance primordiale pour l’économie de l’élevage et son développement, mais ne pourraient être connus avec précision qu’à la suite d’enquêtes minutieuses, car toutes les structures de l’ethnie s’y trouvent impliquées . Ces ethnies ont des comportements très différents dans le domaine de l’élevage : elles accordent à cette activité une part plus ou moins importante dans leur organisation socio-économique, s’intéressent plus particulièrement à telle ou telle espèce animale, s’en occupent et en utilisent les produits différemment. On peut distinguer à cet égard, parmi les 1 200 000 habitants du nord du Cameroun, trois groupes principaux :
- les peuples éleveurs de bovins : Arabes du Logone-et-Chari et du nord de l’arrondissement de Mora ; Peuls établis surtout dans la plaine du Diamaré et le centre du bassin de la Bénoué ; Mbororo qui fréquentent principalement les régions situées au sud du  parallèle. Au total, près du tiers de la population totale.
- les ethnies (( païennes » qui habitent les massifs montagneux de l’ouest, le sud du Diamaré, la plaine du Logone et le sud du bassin de la Bénoué. Ces populations (soit près de 800 000 personnes) s’occupent d’élevage moins que les précédentes, et possèdent surtout du petit bétail, parfois presque exclusivement des caprins.
- des ethnies numériquement faibles (Mandara, Haoussa, Bornouans, Kotoko), qui, comme les précédentes, possèdent surtout du petit bétail, mais qui, étant converties à  l’Islam, ont des habitudes de consommation différentes. Elles tiennent d’autre part une place relativement grande dans le commerce du bétail.


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